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le Blog du Groupe Spéléologique du Couserans
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5 septembre 2012

Dans l'extrême amont du réseau Paloumé

Salut à tous,

Même massif, autre réseau. Hier mardi 04 septembre, épaulé par Yann Laraufie et Vinent Milhau, je suis allé plongé le siphon amont du Bagagès par la coume Ferrat.

Pour rappel, le réseau Paloumé est constitué des gouffres de Uchau et du Bagagès, ce dernier communiquant via un siphon de quelques dizaines de mètres avec le gouffre de la Coume Ferrat, situé en aval. L'ensemble forme une magnifique rivière, probablement la plus belle d'Ariège. Le développement connu est de 10 km environ. Vers l'aval, j'avais plongé le siphon terminal en 2003. celui-ci, long de 20 m pour 4 de profondeur, livre accès à 200 mètres de galeries, suivies d'un second siphon plongé jusqu'à -33 m, mais qui continue à descendre. Entre ce point extrême et le fond de la rivière d'Aliou, encore 2 km à vol d'oiseau. Côté Coume ferrat, un terminus en siphon à -33 après 6 km de rivière et à -585 m de profondeur. Côté résurgence, arrêt des explos des marseillais dans un S2 de -40, après avoir franchi un S1 de -76 m. Autant dire que la jonction n'est pas pour demain, mais qui sait...

Revenons-en à l'amont du réseau. Les explos au Bagagès buttent en amont sur un siphon qui n'a jamais été plongé, point ultime du réseau connu. Pour ce faire, il paraissait plus évident d'entrer par la Coume Ferrat et de replonger le siphon de jonction. En effet, on gagne du dénivelé (-260 environ au lieu de -420) ainsi qu'un accès plus facile.

Yann et Vincent me donnent un précieux coup de main pour acheminer tout le matériel jusqu'au siphon, ils poursuivront ensuite vers l'aval. Nous entrons sous terre à 14 heures, descendons le majestueux P200, poursuivons jusqu'à la rivière par une succesion de montées et de descentes sur cordes et filons vers l'amont. A 16h, je suis fin prêt. Rendez-vous est pris dans 4 heures. Le siphon de jonction est déjà équipé d'un fil, qui a l'air encore en état. Je pars sur celui-ci espérant qu'il soit bon jusqu'au bout, ce qui me fera gagner du temps et du gaz. Ce siphon est en fait très court, le fil (en bon état de bout en bout) n'est pas métré mais je l'estime à 35 m, pour -5 m de profondeur. Une fois de l'autre côté, il ne me reste plus qu'à suivre la rivière vers l'amont. C'est la première fois que je la parcours, elle est vraiment très belle.Pour faciliter cette progression, j'ai opté pour 2 x 6 litres en dorsal. C'est un peu lourd, mais finalement assez confortable. Il me faut entre 30 et 40 minutes pour rejoindre enfin le siphon amont. La vasque fait 15 mètres de diamètre, mais l'eau est boueuse. La visibilité ne dépasse pas les 50 cm. Difficile dans ces conditions de voir la suite. Je pars donc à l'aveugle dans la vasque, mais je butte de tous côtés sur le fond argileux ou la paroi. En rive droite, le sol se dérobe enfin sous mes palmes. J'avance en tout de 25 m, mais je ne vois absolument rien. Je décide donc de ressortir et de laisser l'eau décanter un peu. 20 minutes plus tard, je repars directement vers ce semblant de galerie. La visibilité es toujours très mauvaise. Je passe un point qui semble plus étroit, puis la visibilité s'améliore très légèrement. Je peux suivre à présent sur ma gauche un joint de strate, qui m'offre de place en place un amarrage providentiel pour mon fil. Soudain, j'arrive à distinguer un fond d'argile et de graviers à -12,5 m, avec des traces d'écoulement. Je suis dans la bonne direction. Un peu plus loin, le sol remonte, et j'ai maintenant l'espoir de franchir le siphon. C'est chose faite au bout de 95 m. J'émerge dans une grande salle silencieuse, et pour cause : nul trace de rivière galoppante, l'eau provient directement d'un autre siphon. Je fais tout d'abord tranquillement le tour de la salle qui doit faire  30 ou 40 mètres de long pour 20 de large. A chaque extrémité, une vasque de siphon de 10 mètres de diamètre. Au milieu, un petit îlot de boue. Le plafond, assez bas, est parfaitement horizontal, le calcaire a un aspect gréseux. De magnifiques bouquets d'excentriques d'une blancheur extrème y pendent en grosses grappes. J'étudie de plus près le siphon amont. L'eau est toujours aussi peu claire, mais le passage a l'air plus évident qu'au précédent. Ce sera de toute façon pour une autre fois : j'ai froid et je veux garder de l'air pour faire un semblant de topo au retour. Impossible d'estimer la taille du siphon, je me contente de prendre la profondeur, la distance, et l'azimut du mieux que je peux. J'arrive à notre rendez-vous en avance, et j'achemine donc tout le matériel jusqu'à la galerie de sortie en haut du P24, où je retrouve Yann et Vincent. Ils ont bien crapahuté et visité la rivière jusqu'au Faux-fluent. Il ne nous reste plus qu'à prendre le chemin du retour et remonter le P200. Une simple formalité, y compris pour Yann qui fait ça avec les 2 bouteilles de 6 litres accrochées de part en part de son baudrier ! Sortie vers 23 heures, pour 9 heures sous terre environ.

Pour la suite des explos, je pense que le choix de partir depuis la Coume Ferrat est le bon. Il faut prévoir un relais de 4 litres pour les 2 siphons, et deux 4 litres (ou 6 si j'en ai le courage) en dorsal. Reste à savoir si l'eau est toujours aussi touilleuse ou s'il y a des périodes plus favorables. Les limites supposées du bassin sont proches mais qui sait...

Un GRAND merci à Yann et à Vincent.

Je ferais suivre la topo lorsque j'en aurai fait le report.

A plus !

Franck

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